Coronavirus : un « échec du leadership » de Trump, dit un ancien conseiller

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Donald Trump est un « menteur » ayant tendance à pousser ceux qui l’entourent à copier sa façon d’agir, et il est « très dangereux » que le « leader du monde libre » agisse de cette façon. Ainsi s’exprime Anthony Scaramucci, ancien partisan du président américain et directeur des communications de la Maison-Blanche pendant une dizaine de jours à peine.

Jusqu’à ce que le président Donald Trump décide d’imposer, vers la mi-mars, des mesures de distanciation sociale « plus nationales » aux États-Unis, il était en train de créer un cauchemar et nous emmenait vers plusieurs centaines de milliers de morts des suites de la pandémie de COVID-19, a déclaré M. Scaramucci, de passage à l’émission 24/60, sur les ondes de RDI, mardi soir.

Malheureusement, en raison des actions [du président], les États-Unis ont plus de cas et de morts, par habitant, que n’importe quel autre pays, a erronément ajouté M. Scaramucci – plusieurs pays européens, notamment la France, l’Italie et l’Espagne, entre autres, ont de trois à cinq fois plus de morts par million d’habitants, par exemple.

Il martèle toutefois que l’état de la situation aux États-Unis, qui cumulent le plus grand nombre de cas et de morts sur la planète, témoigne de « l’échec du leadership » du président Trump.

Et ce qui se passe, en ce moment, bien sûr, c’est qu’il fera tout en son pouvoir pour ne pas être imputable, a-t-il ajouté. Il tentera de faire porter le blâme à quelqu’un.

Ironie du sort, environ une heure après l’enregistrement de l’entrevue, Donald Trump annonçait, lors de son point de presse quotidien sur l’évolution de la pandémie en sol américain, que son administration suspendait le financement réservé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de « lacunes » liées aux premières semaines de gestion de la crise, lorsque la maladie ne se trouvait qu’en Chine.

M. Trump a aussi accusé l’OMS d’avoir « salué la transparence de la Chine » dans ce dossier, alors que le régime communiste chinois a fait taire les premiers lanceurs d’alerte à Wuhan, ville où aurait éclaté la maladie. Le président américain lui-même a salué la transparence de la Chine dans un tweet publié le 24 janvier dernier.

Depuis l’éclatement de la crise, le président a plusieurs fois changé son fusil d’épaule, affirmant d’abord que le coronavirus n’avait contaminé que « quelques personnes » aux États-Unis, et qu’il n’y aurait bientôt plus de cas du tout sur le territoire américain. M. Trump a aussi soutenu que la maladie disparaîtra simplement un jour, ce sera comme un miracle. Puis, devant l’ampleur du problème, il a plutôt soutenu qu’il avait estimé que c’était une pandémie avant même que l’on ne dise que c’était une pandémie.