Une journée au Canada : au Nouveau-Brunswick, à la découverte du parc national Kouchibouguac

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Le soleil se lève à l'horizon. Sur l'eau calme du golfe du Saint-Laurent, ses rayons se reflètent avec douceur. De la plage, la vue est spectaculaire. Alors, même s'il n'est que 6h du matin, nous enfilons nos combinaisons de natation. Passé l'inconfort des premières minutes, la température est étonnamment agréable : au large de Kouchibouguac, vous trouverez une des eaux les plus chaudes au nord de la Virginie, qui peut monter jusqu'à 30°C. Nous anticipons le sens du courant et prenons la direction du large. L'objectif ? On ne sait pas très bien. Nager. Vivre pleinement le moment. L'instant tient plus de l'impulsion que de l'agenda. Nous n'irons pas jusqu'à dire que le large nous a convoqués. Mais lorsque nous avons rejoint la dune ce matin-là, pour admirer un des plus spectaculaires levers de soleil qu'il m'ait été donné de voir, nous avons instinctivement mis les néoprènes sur l'épaule.

Une heure d'eau libre plus tard, nous rejoignons la dune. L'air est tiède, la vue toujours spectaculaire. Les pluviers siffleurs, espèce rare qui peuple la côte atlantique et les rivages des grands lacs d'Amérique du Nord, volent au-dessus de nous avant de retrouver leurs nids sur la dune. L'aube est à l'image de nos 24 heures passées dans le parc : un moment simple, une sensation de liberté ancrée dans le présent.

La veille, la matinée a débuté de manière plus sportive. Le parc national de Kouchibouguac, situé sur la côte acadienne au Nouveau-Brunswick, n'est pas seulement connu pour ses plages sauvages, mais aussi pour ses chemins à parcourir à vélo. À l'intérieur du parc, nous louons en quelques minutes des « fat-bikes », ces vélos à pneus surdimensionnés très populaires au Canada.. Drôles de montures, d'apparence en tout cas. La prise en main est immédiate : les grosses roues des fat-bikes offrent une stabilité sans faille et sont parfaites pour la balade.

Nous les essayons sur les chemins larges mais très vite, les sentiers dédiés au vélo tout-terrain nous font de l'oeil. Joueur, le « single track » qui coupe l'intérieur du parc nous fait passer de la technicité des chemins pleins de racines à des pontons surélevés qui traversent des zones plus humides. La diversité du terrain est saisissante : ces quelques kilomètres de sentiers bien tracés sont un condensé de différents milieux que compte le parc.

Nous terminons sur le sable et observons le large avec gourmandise. Changement d'équipement : les vélos déposés, nous posons les stand-up paddle sur l'eau. Il fait beau, la rivière sur laquelle nous nous promenons nous fait oublier l'heure du déjeuner. Sur nos planches, il y a bien eu un bref moment d'adaptation bien sûr, quelques petites pertes d'équilibre. Mais elles n'ont pas été nombreuses et nous voguons désormais sereinement, debout, sur l'eau : comme le « fat-bike », le stand-up paddle est finalement plutôt aisé à prendre en main. Nous longeons le rivage, partageant le fil de l'eau avec la petite dizaine d'espèces de canards qui peuplent la rivière. La pratique du paddle peut être sportive, elle est même parfois compétitive. Pour nous, durant cette belle après-midi, elle fut contemplative.

Une grosse heure plus tard, nous rejoignons l'accueil du parc. À Kouchibouguac, il est possible d'observer un grand nombre d'espèces. Le clou du spectacle ? La colonie d'otaries, qu'il est possible d'aller observer en canoë durant les mois d'été. En ce qui nous concerne, nous avons un seul objectif en tête en cette fin de journée : nous voulons voir un caribou. Lubie de touriste, certainement. Au comptoir, une guide compréhensive nous donne quelques conseils tout en nous regardant avec amusement : il est bien difficile de provoquer une rencontre avec le mammifère. Nous nous engageons néanmoins sur un chemin de randonnée en bordure de champ, puis sur une 2e promenade non loin de la rivière. Nous ne parlons pas et scrutons les alentours. Mais rien n'y fera, l'animal se fait discret en cette fin de journée. Nous n'avons pas perdu notre temps pour autant : ces petites balades viennent ponctuer cette belle journée avec perfection.

Bredouilles et affamés, nous rejoignons notre petit chalet situé juste à la sortie du parc. Devant le porche, l'air est doux. Rassasiés, nous regardons le feu qui continue à crépiter. La nuit est maintenant tombée. Le ciel est, ici, un véritable enchantement et nous ne nous lassons pas d'observer les étoiles. Les discussions tournent toujours autour des expériences du jour : nous avons du mal à laisser cette belle journée derrière nous : « et si on allait voir le lever de soleil sur la plage demain avant de repartir ? » Aucune objection ne s'est fait entendre.

Infos pratiques

Le parc national de Kouchibouguac est situé dans la partie centrale du Nouveau-Brunswick, à l'est, sur la côte acadienne. Il se trouve à une heure de route au nord de Moncton et de son aéroport. Le parc propose des terrains de camping dans « l'avant » et dans « l'arrière » pays, comprendre : au coeur du parc ou sur des emplacements un peu plus reculés. Il est aussi possible de séjourner dans des tentes aménagées ou dans une tente « oTENTiK », un mélange de tente et de chalet rustique, équipé de lits, de meubles sur un plancher surélevé. Vous trouverez aussi L'Ancrage, un espace de location de chalets à quelques centaines de mètres de l'entrée. Pour vous restaurer, le parc abrite un snack pour de la restauration rapide et compte plusieurs aires de barbecue. Pour ceux qui voudraient dîner au restaurant ou auraient besoin de faire des courses, le parc est situé à proximité de Saint-Louis-de-Kent, où vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin.